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m'pep26
28 juin 2011

M ouvement P olitique d' E ducation P opulaire La

 

M ouvement P olitique d' E ducation P opulaire

La lettre - Juin 2011 du m'pep 77

 

 

> La sortie de l’euro est une revendication de gauche.
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Dans le journal l’Humanité du 23 juin, le journaliste Maurice Ulrich écrit dans son éditorial que "ceux qui prônent une sortie de l’Euro sont tout aussi dangereux pour les peuples". Tétanisé par les positions du FN et soucieux de préserver quelques accords électoraux avec le Parti socialiste, le Parti communiste oublie les motifs du combat qu'il a mené en 1992 contre le traité de Maastricht. Il est vrai que Monsieur Mélenchon, à cette époque, menait une campagne en faveur de ce traité...

 

Il n'est pas nécessaire d'être diplômé de polytechnique pour comprendre que la crise des dettes souveraines est liée à l'euro ! Cette monnaie est la pièce centrale de la dictature des marchés financiers en Europe. En effet, la banque centrale européenne (BCE) échappe à tout contrôle démocratique. Sa création – au détriment des banques centrales nationales - a été motivée par le désir des libéraux de rendre la politique monétaire « indépendante » des pouvoirs politiques (c'est à dire de la volonté populaire) pour qu'elle soit sous la coupe des marchés financiers. La conséquence en est que l’euro sert de vecteur à l’accélération du capital au service exclusif des classes dirigeantes.
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Le programme du Front de gauche pour sortir de la crise n'est hélas pas crédible.
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> I l préconise que la BCE achète directement les obligations d’État. Mais pour que cela soit possible, il faut changer les traités européens. Or, pour cela, il faut obtenir l’accord des 27 états membres de l'Union européenne. Qui peut croire que ces pays, dirigés par la droite libérale ou par les sociaux-libéraux, changeraient d'orientation si le Front de gauche parvenait au pouvoir en France ? Cette hypothèse, si elle n'est pas impossible, est très improbable et un programme qui reposerait sur elle serait voué à l'impuissance politique.

> Il ne remet pas en cause l'indépendance de la BCE. Comment un gouvernement de gauche pourrait-il mener une politique de gauche dans un carcan monétaire de droite ? Comment un gouvernement pourrait-il mener une politique économique répondant à la volonté populaire s'il n'a pas la maîtrise de sa politique monétaire ?
>

> Il ne remet pas en cause un des principes du libéralisme européen qui est pour beaucoup dans l'endettement des États : ceux-ci ne peuvent emprunter ni à leurs banques centrales (on comprend bien pourquoi avec l'euro) ni à la BCE. Ils ne peuvent emprunter de l'argent qu'aux marchés financiers qui pratiquent des taux d'intérêts usuraires. Pourtant, l'endettement de d’État est l'élément clé de la stratégie mise en œuvre par les libéraux pour affaiblir la puissance publique et permettre aux marchés de tout prendre. On en voit aujourd'hui l'aboutissement en Grèce ou tout le bien commun est purement et simplement mis en vente. En France, c'est Giscard d'Estaing, premier président français ouvertement libéral qui donna en 1979 le coup d'envoi de l'endettement de l’État en interdisant à la Banque de France de prêter de l'argent à l’État à un taux proche de zéro.
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> Il ne revient pas sur l'objectif exclusif de lutte contre l'inflation dans la zone euro, qui est le cœur de la politique monétaire européenne et qui condamne les peuples qui utilisent cette monnaie à l'austérité sans fin.
>

> etc.

Pendant ce temps, la crise gagne du terrain, pays par pays. Les marchés financiers spéculent sur la dette des États qui ont creusé leur dette pour les sauver de la faillite lors de la crise de 2008 (!) Les libéraux mettent partout en œuvre des politiques d'austérité au prétexte de sortir de cette crise et de sauver l'euro. L'absence à gauche d'une volonté réelle et crédible de rupture d'avec l'eurolibéralisme permet aux forces nationalistes et xénophobes d'occuper le terrain et de trouver une écoute favorable des populations victimes de ces politiques.


> Pourtant, en adoptant un programme radical sur les questions européennes , la gauche susciterait l’enthousiasme et ouvrirait une brèche dans laquelle les mouvements sociaux s'engouffreraient. En quoi pourrait consister un tel programme ? La sortie de l’euro, condition nécessaire pour mener une politique de gauche, devrait s'articuler avec d'autres actes forts :
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> Annoncer le défaut de paiement et restructurer la dette.

> Dévaluer.

> Financer une partie de la dette publique par la politique monétaire.

> Nationaliser les banques et les compagnies d’assurances.

> Démanteler les marchés financiers spéculatifs, fermer les marchés obligataires, organiser le dépérissement de la bourse.

> Contrôler les changes et les mouvements de capitaux.

> Lancer une nouvelle politique économique fondée sur le droit opposable à l’emploi, des mesures protectionnistes dans le cadre universaliste de la charte de la Havane, une mutation écologique du mode de production.

> Agir pour une autre monnaie commune.

> Désobéir à l’Union européenne à chaque fois que nécessaire.


> La gauche – la vraie gauche - doit-elle laisser la bataille pour la sortie de l’euro et contre l'Union européenne dans les mains du Front national ? La gauche – la vraie gauche – ne s'était pas laissée impressionner par l'opportunisme du Front national en 1992 (référendum sur le traité de Maastricht) et en 2005 (référendum sur le traité constitutionnel européen). Opportunisme qui est encore de mise aujourd'hui, car dans son habileté politique, Madame Le Pen a bien compris que cette monnaie – et la technocratie européenne - sont très impopulaires. Dans le même temps, fidèle aux principes de la droite anti-républicaine, elle crache sur les travailleurs qui s'organisent et qui se battent pour sauver leur système de retraite et attise les divisions entre travailleurs nationaux et ceux issus de l'immigration. Seule l'absence de la gauche sur le terrain de la souveraineté nationale permet au FN de faire oublier les options ultralibérales qu'il défendait il y a encore quelques années (disparition des fonctionnaires, suppression de l'impôt sur le revenu, privatisations massives etc.) !


> Le Front de gauche veut-il oui ou non s'émanciper de l'eurolibéralisme ? L a vraie gauche doit combattre frontalement l’Union européenne, comme elle combat l’OTAN, le FMI et l'OMC. Revendiquer la sortie de l’euro est la suite logique des combats de 1992 et de 2005. Pourquoi cette perspective n'est-elle pas portée par le Front de gauche ? Pour le M'PEP la réponse est claire : le programme du Front de gauche ne contient rien qui puisse faire obstacle à des alliances électorales avec le Parti socialiste, principalement sur ce qui touche à l'Europe. Il y a là un mauvais calcul politicien de la part de ceux qui voudraient – en temps et en heure – négocier un bon fauteuil dans un gouvernement socialiste, ou un siège à l'assemblée nationale. C'est là également qu'il faut trouver une explication à un autre mystère : le M'PEP, répondant à l'appel unitaire du Front de gauche, a fait acte de candidature dès sa création, mais en a toujours été écarté. Les positions du M'PEP sur les questions européennes sont effectivement incompatibles avec l’européisme bon teint du Parti socialiste !


> L'un des objectifs du M'PEP est de continuer à clarifier les termes du débat. Les errements et les tergiversations tacticiennes du Front de gauche vont lui coûter cher ainsi qu'à notre pays. I l n'est pas trop tard pour changer de cap. Pour cela, il faut écouter le cœur de la gauche, son cœur populaire qui dit avec raison : « l'euro c'est l'austérité sans fin ; l'Union européenne méprise les peuples ! ».
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Commentaires
m'pep26
  • M'PEP26 :se rencontrer, agir pour repolitiser les citoyens par l'éducation populaire ,démystifier la mondialisation ,contribuer à la construction une grande force de gauche ,sortir de l'eurolibéralisme pour ouvrir la voie à un socialisme du XXIè siècle
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