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m'pep26
11 mars 2010

appel à résister de Corine Morel Darleux

Appel à résister et à construire l'alternative
                                     Intervention de Corinne MOREL DARLEUX
                               Meeting « Ensemble à Gauche » à Valence, le 10 mars 2010

L’étape de la campagne, car ce n’est qu’une étape, n’est pas tout à fait finie, mais je voudrais
tout de même profiter de cette occasion pour remercier tout le monde. Militants, soutiens et
citoyens qui nous ont accompagnés tout au long de la campagne. Candidates et candidats qui
se sont engagés à nos côtés, dans une démarche collective et citoyenne. Témoins qui se sont
succédés à la tribune ce soir, syndicalistes enseignants, de l'énergie, militants associatifs, de
défense de l'hôpital public, salariés en lutte... Cette diversité, elle est essentielle. Car elle
donne à voir notre volonté de faire de la politique autrement, de sortir des cénacles d’experts :
la politique est à chacun d’entre nous, à nous de nous la réapproprier !
On l'a commencé tôt, cette campagne. Et je crois qu’on peut dire qu’on a tenu la
route ! En 2 mois de campagne, on a fait pas moins de 40 réunions publiques, une par jour,
partout dans la Drôme, de l’expérience de la scop Ceralep à Saint Vallier aux luttes des RITM
ou des cheminots à Portes les Valence. De la manif pour la fonction publique à celle de
l’éducation où nous serons vendredi avec Marie Christine Vergiat, sans parler des mobilisations
de soutien aux sans papiers... En fait, on aurait carrément du demander une carte
d’abonnement aux manifs devant la préfecture ;)
Et puis, il y a eu les moments d’émotion comme ce soir là à Romans, où un monsieur
s'est levé dans la salle pour nous dire qu’il attendait ça depuis 20 ans. Comme tous ces
gens qui nous disent que notre démarche leur redonne envie de voter, de s’impliquer, d’y croire
à nouveau... Quoiqu’il se passe dimanche, nous avons créé quelque chose d’important,
ensemble. Un mouvement d’espoir que nous avons maintenant le devoir de poursuivre et qui
nous engage tous dans la durée.
Nous avons deux objectifs dimanche : changer la donne à gauche, comme dirait Jean
Michel Bochaton, mon colistier communiste : « en donnant un coup de pied dans la fourmilière
sociale démocrate ». Et battre la droite, cette droite arrogante, sourde et méprisante... Mais si
on veut battre la droite, ce n’est évidemment pas pour s’allier avec elle ! Je pense
évidemment au Modem, et j'en ai profité égaleent hier soir pour interpeler amicalement mais
solennellement nos camarades du PS et d'Europe Ecologie : le Modem est un parti de droite,
ne vous y trompez pas ! Qui prône la retraite par points et la hausse de la TVA pour réduire les
déficits publics. C’est écrit en toutes lettres dans leur programme. Alors, ne faites pas cette
erreur d’aiguillage.
Nous souhaitons le rassemblement de toute la gauche au second tour. Mais ne
comptez pas sur nous pour accepter des compromis pourris. Parce qu’on n’est pas là
pour sous-traiter en Région la politique libérale et liberticide du gouvernement ! Mais
au contraire pour mettre en œuvre des mesures de rupture, et faire contre pouvoir.
Lors de la dernière mandature, il y avait 20 régions à gauche sur 22. Et qu’a fait l’Association
des Régions de France ? Rien. Alors ce qu’ils n’ont pas voulu faire pour lutter contre la réforme
du Bac pro en 3 ans, on le fera pour la réforme territoriale, la loi bachelot, les retraites ou
encore contre la privatisation du rail !
Ce n’est pas du ressort des régions ? En effet. Et alors ?! C’est du ressort des
citoyens, et les élus du peuple ont le devoir de défendre becs et ongles l’intérêt
général. Et puis, on sait tous très bien que ces régionales ont évidemment à voir avec ce qui
se passe au niveau national. Alors, qu’on ne vienne pas nous dire que ça ne nous regarde pas !
Et comment, que ça nous regarde ! Nous sommes des militants. Le 14 mars on sera dans les
urnes, mais le 23 mars on sera de nouveau dans les rues pour la retraite à 60 ans et à taux
plein !
Nous ne nous laisserons pas impressionner par ceux qui nous disent que c’est
impossible. On nous a déjà fait le coup. Mais si c’est possible ! L’argent existe. Il suffit
d’avoir le courage de parler de partage des richesses et d’aller prendre l’argent où il est : dans
les poches des plus riches et des multinationales. Ces boites qui font des profits, versent des
dividendes aux actionnaires et n’ont que mépris pour les travailleurs. Guidés par l’égoïsme
libéral, par cette logique insensée de recherche permanente du profit et d’accumulation
matérielle, ils exploitent à la fois les travailleurs et la planète, provoquant d’un même
mouvement crise sociale et écologique.
A nous de leur dire que cette société du mérite, de la compétition et de la
marchandisation, on n’en veut pas ! On est plus nombreux qu’eux, et le 14 mars, on a la
possibilité de leur dire : ce jour là, chaque bulletin de vote vaut pour un. Qu’on soit ouvrier,
patron, chômeur, retraité ou étudiant, nos voix valent toutes la même chose. C’est ça
la démocratie, servons en nous !
Depuis les européennes, on sent quelque chose monter du côté de l’autre gauche. On n’en
est qu’au début, on ne fait que commencer. Croyez-moi, ils n’ont pas fini de nous
entendre et de nous trouver en travers de leur chemin !
Car aujourd’hui nous sentons tous, nous, peuple de gauche, orphelins depuis si
longtemps d’une gauche combative, offensive, attachée à ses valeurs, nous sentons
tous que nous sommes là où nous devons être. Aux côtés des travailleurs, des
exploités, des invisibles, des damnés de la terre et des sans droits, contre toutes les
formes de domination... A notre place !
Alors ne baissons plus les yeux, ne nous laissons pas impressionner. Ni par la
répression syndicale, comme à ERDF. Ni par la dérive sécuritaire destinée à faire
peur et à casser les solidarités. On apprend que 5% des français sont passés en garde à
vue ? Eh bien, on ira ! Délinquants solidaires contre ces lois monstrueuses de chasse aux sans
papiers. Désobéissants en résistance contre ces directives européennes qui vont contre
l’intérêt général ! Et qui ne bénéficient d’aucune légitimité démocratique. Faut il rappeler que le
peuple avait majoritairement dit non au TCE en 2005 ! Qui a eu le courage de le dire pendant
les européennes ? Quelle est la gauche qui a fait campagne en disant la vérité aux électeurs ?
Je voudrais ouvrir une parenthèse à ce sujet. Vous le savez, j’ai un petit faible pour
l’écologie... Alors, fatalement, on me demande souvent ce qui nous distingue d’Europe
Ecologie. Et c’est vrai qu’on partage beaucoup de propositions : sur l’agriculture paysanne et
bio, les circuits courts, la relocalisation des activités... Sauf que nous on va jusqu’au bout du
raisonnement, et qu’on est honnêtes avec les électeurs : la plupart de ces propositions sont
impossibles dans le cadre du Traité de Lisbonne car elles supposent des mesures qui de fait
entraveraient la fameuse concurrence libre et non faussée. Ah ça, vous ne l’entendrez pas du
PS, ni d’Europe Ecologie, qui ont tous les deux fait campagne pour le traité de Lisbonne !
Alors qu’est-ce qu’on fait ? On continue d’accompagner le système la main sur le
cœur en jurant qu’on n’y peut rien ? Ou on résiste ? En disant qu’on y peut quelque
chose, pour peu qu’on fasse un pas de côté et qu’on sorte des sentiers battus et du discours
dominant. C’est ça, construire une alternative. Regardons ce qui se passe du côté des
peuples d’Amérique du Sud, qui en Bolivie, au Venezuela, en Equateur, ont réussi la
jonction des mouvements sociaux, des mobilisations populaires, et de nouvelles politiques de
gauche. Ça change tout ! Et c’est possible.
La région peut et doit être le premier maillon de cette transformation sociale et
écologique de la société. En arrêtant de verser des aides aux entreprises bénéficiaires qui
licencient et délocalisent. En engageant la reconversion écologique de l’économie. En donnant
à tous le droit à la mobilité, avec la gratuité des TER. En développant l’ESS, les reprises par les
salariés sous forme de SCOP. En créant une banque publique régionale pour l’emploi, des
conférences départementales de la formation professionnelle et continue. En créant un droit
d’initiative citoyenne pour redonner la parole au peuple.
Il existe déjà des poches de résistance où s’inventent des alternatives concrètes :
AMAP, SCOP, circuits courts... Voilà qui commence déjà à dessiner les contours d’un
autre monde. Un monde où on vit bien, ensemble, dans un rapport à la nature transformé.
Un monde où les travailleurs sont propriétaires de leur outil de production ; où on n’a pas à
choisir à la fin du mois entre se nourrir, se chauffer ou se soigner. Un monde où tous ont accès
à l’éducation, aux soins, à l’énergie, où qu’ils vivent. Où les services publics sont toujours la
richesse de ceux qui n’ont rien, et garantissent l’égalité républicaine... C’est ça notre objectif.
Et nous répondrons point par point. A la logique libérale de la compétition de tous
contre tous, nous répondrons coopération, intérêt général, biens communs et
services publics. A leur bouclier fiscal, nous opposerons le revenu maximum
autorisé, un nouveau partage des richesses et une fiscalité plus juste. A leur taxe
carbone, nous répondons planification écologique, et écologie sociale : un vaste
programme d’isolation, qui permet à la fois de faire des économies d’énergie et de réduire la
facture des ménages, c’est quand même mieux que d’aller taxer une fois de plus ceux qui sont
déjà touchés par la crise et le chômage ! Et qui, soit dit par ailleurs, n’ont pas vraiment le
choix : les gens qui prennent leur voiture, aujourd’hui, ne le font pas pour le plaisir de polluer
la planète, mais parce que ce gouvernement, sous couvert de grenelle de l’environnement, fait
exactement tout le contraire d’une politique sociale et environnementale. En privatisant le rail
et en supprimant l’activité de wagons isolés il remet les camions sur la route. En facilitant
l’ouverture des grandes surfaces en périphérie, avec la LME, il augmente encore les trajets en
voiture. En mettant au cœur de son plan de relance de la croissance des aéroports et des
autoroutes, il est à l’exact opposé de ce qu’il faudrait faire !
Nous ne les laisserons pas faire. Nous voyons ce qu’ils font au peuple Grec, et la
politique dite d’austérité qui se prépare. « Austérité » ?... Mais quand on baisse les
salaires, qu’on sacrifie les retraites et qu’on supprime les emplois publics, ce n’est pas de
l’austérité, c’est de l’inconscience ! Nous, nous ne parlons pas de charges sociales mais de
cotisations sociales. Nous ne parlons pas de vidéoprotection mais de vidéosurveillance. Et
quand ils disent reconduites à la frontière, nous disons : expulsions ! Nous, nous avons le
courage d’appeler un chat un chat. Et de dire que le capitalisme et le productivisme
sont la cause de la crise actuelle.
On ne peut pas en dire autant de tous les candidats et de toutes les listes, quand certains
veulent nous faire croire que le capitalisme peut être moralisé, ou qu’on peut faire de l’écologie
un nouveau capitalisme vert... Quand JJ Queyranne ou Philippe Meirieu lorgnent du côté
d’Azouz Begag, qui lui-même lorgne du côté de Domnique de Villepin... On voit bien ce que ce
genre de dérives entraine. Quand on dit qu’on n’est ni de gauche ni de droite, on se
retrouve toujours avec la droite. Comme en Italie... Alors pour qu’il existe encore une
gauche en France dans 5, 10, 15 ans, quelle autre alternative ? Il n’y en a pas
d'autre. Nous devons faire du Front de Gauche la nouvelle force majoritaire dans ce
pays !
Une fois qu'on a dit ça, vous vous imaginez bien qu’on ne va pas nous dérouler le tapis rouge...
On est beaucoup trop dangereux pour le système en place, qui fera tout pour nous étouffer,
comme on le voit déjà avec la manière dont les médias nationaux nous traitent. Eh bien, tant
pis. On fera sans eux. Mais en revanche on ne fera pas sans vous ! Ce projet politique de
l’émancipation, ce socialisme du 21e siècle qui prenne le meilleur des traditions de la
gauche ouvrière, des mouvements sociaux et de l’écologie politique, c’est nous qui le
portons, c’est nous qui le ferons. Ensemble !
Alors, restons unis à gauche.
Restons déterminés, ambitieux, courageux et motivés.
Gardons notre capacité d’indignation et de résistance intacte.
... Et nous y arriverons !

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Commentaires
m'pep26
  • M'PEP26 :se rencontrer, agir pour repolitiser les citoyens par l'éducation populaire ,démystifier la mondialisation ,contribuer à la construction une grande force de gauche ,sortir de l'eurolibéralisme pour ouvrir la voie à un socialisme du XXIè siècle
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