Réaction du M'pep après la déclaration du front de gaucjhe du 11 septembre 2010

Réaction du M'pep après la déclaration du front de Gauche du 11 septembre 2010

Par le Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP).

Le 15 septembre 2010.

Le Bureau du M’PEP a pris connaissance de la « Déclaration commune » du Front de gauche du 11 septembre 2010, intitulée « Le Front de gauche ouvre un nouveau chantier », avec beaucoup d’intérêt mais aussi de perplexité.

Pour accéder à la « Déclaration commune »du Front de gauche du 11 septembre 2010 , cliquez ici

Cette « Déclaration commune » du 11 septembre 2010, en effet, reprend quasiment mot pour mot le « Communiqué de presse » du Front de gauche du 12 juillet 2010.

Pour accéder au « Communiqué de presse »du Front de gauche du 12 juillet 2010 , cliquez ici

Dans cette « Déclaration commune » et ce « Communiqué de presse », le Front de gauche réaffirme, à juste titre, ses engagements de lutte contre la politique du gouvernement de Nicolas Sarkozy et son soutien aux mobilisations populaires, en particulier pour la défense des retraites. Il confirme sa volonté de « bousculer la donne à gauche » et lance, dans cette perspective, un « processus d’élaboration d’un ‘‘projet partagé’’ pour les prochaines élections ». Il ouvre la participation à ce chantier « aux formations politiques qui en partagent les objectifs ». Dans ce but, des « débats publics de dimension nationale » seront organisés. Plus particulièrement, deux initiatives seront prises : l’une sur les questions institutionnelles, l’autre sur les questions européennes.

Le Bureau du M’PEP ne peut que renouveler l’intérêt et les interrogations dont il avait fait part dans son Communiqué du 25  juillet 2010 intitulé « Avancées et limites du Front de gauche ».

Pour accéder au Communiqué du Bureau du M’PEP du 25  juillet 2010 intitulé « Avancées et limites du Front de gauche », cliquez ici

Dans cette « Déclaration commune » du Front de gauche du 11 septembre 2010, on trouve deux éléments nouveaux par rapport à son « Communiqué de presse » du 12 juillet 2010 qui, tous deux, marquent une avancée positive.

D’une part, un appel est lancé « à la multiplication d’initiatives locales », au moyen, par exemple, de « comités locaux du projet partagé ». Le M’PEP, qui ne cesse d’appeler à l’union dans l’action à la base, se réjouit de cette ouverture qui devrait contribuer à ancrer le Front de gauche dans les territoires.

D’autre part, le Front de gauche va proposer « rapidement les formes dans lesquelles les organisations qui le souhaitent […] pourront pleinement y participer. » Là aussi, il s’agit d’une ouverture de principe, reste maintenant à connaitre les « formes » proposées, sachant que toutes les propositions de collaboration faites jusqu’à présent par différentes organisations, dont le M’PEP, ont été refusées par le Front de gauche.

Le M’PEP rappelle à cet égard la Déclaration de son Conseil national datée du 7 juin 2010 et intitulée « Cinq propositions pour un Front de gauche populaire » :

1.- Préciser la perspective politique et la stratégie d’alliance du Front de gauche avec le Parti socialiste.

2.- Élaborer le programme de gouvernement du Front de gauche à partir d’un comité de pilotage pluraliste qui sollicitera la « base », plutôt que de s’engager prématurément dans la campagne des présidentielles.

3.- Redessiner le périmètre du Front de gauche pour le rapprocher du Front populaire.

4.- Tirer le bilan du mode de fonctionnement du Front de gauche et passer au Front de gauche populaire.

5.- Impliquer le Front de gauche populaire dans les luttes sociales.

Pour accéder à la Déclaration du Conseil national du M’PEP du 7 juin 2010 intitulée « Cinq propositions pour un Front de gauche populaire », cliquez ici

Sur ces cinq propositions du M’PEP au Front de gauche, deux ont été reprises partiellement : le travail sur le programme ; l’implication dans les luttes sociales.

Le M’PEP va poursuivre son action auprès du Front de gauche sur les trois propositions pour lesquelles il n’a pas encore obtenu de réponse. Dans l’immédiat, le M’PEP :

proposera au Front de gauche des éléments pour son programme de gouvernement ;

participera aux débats locaux et nationaux sur les questions de fond ;

appellera les militants du PCF, du PG et ses propres militants à créer, à la base, des « Comités locaux du Front de gauche » composés des personnes – et non des partis – qui le souhaitent.

Le Front de gauche doit avoir le courage d’affronter toutes les questions politiques, même les plus difficiles, et à renouveler profondément ses modes d’action et de fonctionnement. C’est indispensable, car la crise qui frappe les sociétés européennes, et particulièrement la France avec le sarkozysme, nécessite de donner une perspective politique mobilisatrice et enthousiasmante. Tout de suite.

Le Bureau du M’PEP, le 14 septembre 2010.

 Post  Scriptum :

La volonté de travailler à un « projet partagé » et d’associer « les organisations qui le souhaitent » connait des ratés :

1.- Les organisations qui, sans faire partie du Front de gauche, ont participé à la campagne des élections régionales (dont le M’PEP) ont été invitées à s’assoir à la tribune du meeting qui s’est tenu à la Fête de l’Humanité le 11 septembre. Ont parlé exclusivement Pierre Laurent, Jean-Luc Mélenchon, Christian Picquet et quatre « personnalités » sans appartenance. C’est bien. Mais à aucun moment, ni l’animateur, ni les orateurs n’ont indiqué la présence des représentants d’organisations présentes à la tribune (Alternatifs, FASE, M’PEP, PCOF, R&S…). Pourquoi ?

2.- Le journal l’Humanité du lundi 13 et celui du mardi 12 restait lui aussi muet sur la présence de représentants de plusieurs organisations au meeting de la Fête de l’Huma. Pourquoi ?

3.- Alors que dans la « Déclaration commune » du 11 septembre 2010 et le « Communiqué de presse » du Front de gauche du 12 juillet 2010 il est appelé à l’organisation de débats, c’est un meeting qui s’est tenu à la Fête de l’Humanité. Non seulement les organisations amies n’ont pas pu s’exprimer, mais le public non plus. Pourquoi ?

4.- La « Déclaration commune » du 11 septembre 2010 du Front de gauche n’a pas été publiée par le journal l’Humanité, ni même mentionnée. Pourquoi ?

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 Déclaration commune du Front de Gauche du 11 septembre 2010

LE FRONT DE GAUCHE OUVRE UN NOUVEAU CHANTIER

Cette rentrée est placée sous un double signe : d’une part une politique gouvernementale toujours plus antisociale, liberticide, xénophobe qui n’hésite pas à remettre en question jusqu’aux fondements même de la République ; de l’autre des mobilisations citoyennes et sociales importantes et battantes. Chaque jour qui passe délégitime cette fuite en avant de Nicolas Sarkozy. Les manifestations de la rentrée – celles du 4 et du 7 septembre  – et leur soutien dans le pays, démontrent que sur la question des libertés et de l’égalité des droits comme sur le plan social, la politique de Sarkozy ne passe pas !

La droite au pouvoir est plongée dans une crise politique profonde, qui révèle sa collusion avec les puissances financières. Il faut les empêcher de procéder à toute destruction nouvelle des droits sociaux et démocratiques.

C’est le sens que le Front de Gauche entend donner à sa présence dans toutes les mobilisations et les luttes en cours. Il sera de tous les rassemblements unitaires initiés partout en France sur la base du retrait du projet gouvernemental concernant les retraites ou dans les mouvements de défense des libertés et des principes énoncés dans notre constitution au regard de la défense des droits de l’homme et du citoyen. Il appelle notamment à se joindre aux rassemblements initiés par l’intersyndicale des 15 et 23 septembre.

Le combat contre la politique de Nicolas Sarkozy nécessite aussi de construire une véritable alternative de gauche à cette politique entièrement dévouée aux intérêts du MEDEF.

C’est pourquoi depuis 2008, le Front de Gauche propose une autre voie au « peuple de gauche » qui ne débouche plus sur des variantes d’accompagnement du libéralisme. Il constitue une dynamique ouverte, qui a vocation à s’élargir.

C’est dans cet esprit que le Front de Gauche réaffirme sa volonté de « bousculer » la donne à gauche. Il entend rassembler dans le pays une nouvelle majorité à gauche sur la base d’un programme de gouvernement en rupture avec la logique dominante d’un système capitaliste et des modèles productivistes dont la crise actuelle ne fait que confirmer le nécessaire dépassement.

Dans cette optique, il lance aujourd’hui 11 septembre, à la fête de l’Humanité, un processus d’élaboration d’un « projet partagé » au travers d’initiatives multiples locales et nationales afin de forger un programme ambitieux pour notre pays et pour son rôle dans le monde, programme que le Front de Gauche entend porter dans les élections à venir

Ce « chantier » le Front de Gauche entend largement l’ouvrir tant nationalement que localement aux formations politiques qui en partagent les objectifs et désireuses de s’associer à cette démarche, mais aussi à toutes les citoyennes et les citoyens, en particulier les militantes et militants syndicaux et associatifs qui s’investissent dans la même recherche d’une société qui refuse la mise aux normes économiques de rentabilité de toute activité humaine, pour lui substituer des valeurs d’égalité, de solidarité et d’humanisme qui sont le véritable patrimoine de la gauche dans notre pays.

Nous allons, pour cela, mettre en place une méthode et des outils concrets.

Nous appelons à la multiplication d’initiatives locales permettant l’implication populaire et citoyenne la plus large possible : comités locaux du projet partagé, initiatives d’élu-es rassemblant des acteurs locaux divers, ateliers dans les quartiers et sur les lieux de travail...

Au cours de ce processus nous veillerons à croiser sans cesse le travail d’élaboration du Front de Gauche avec les exigences et les revendications des organisations des actrices et des acteurs des mouvements sociaux et citoyens :, syndicalistes, militants associatifs, intellectuels qui sont au cœur des résistances aux politiques libérales.

Nous proposons également la mise en place de « Fronts Thématiques », rassemblant les acteurs de différents secteurs (par exemple acteurs de la santé, de l’éducation, de l’art, économistes…) afin d’élaborer ensemble les propositions susceptibles de permettre une véritable réappropriation démocratique de ces enjeux de société.

Plusieurs initiatives de débats publics, de dimension nationale, seront également organisées.  Sont d’ores et déjà prévues  deux initiatives dans les prochains mois :

une initiative sur les transformations institutionnelles nécessaires permettant de fonder une 6ème République plus démocratique et sociale

une initiative sur la question de l’Europe pour proposer une alternative qui rompe avec la logique du traité de Lisbonne et des politiques d’austérité mis en œuvre par les gouvernements de l’Europe Libérale

Le comité de liaison permanent du Front de Gauche proposera rapidement les formes dans lesquelles les organisations qui le souhaitent et l’ensemble des citoyennes et des citoyens  qui partagent la démarche du Front de Gauche et ses objectifs pourront pleinement y participer.

Tous les outils de suivi nécessaires à ce chantier seront mis en place pour informer largement des initiatives locales et nationales qui seront prises, pour diffuser les travaux et les contributions diverses qui en découleront afin de permettre l’échange et la participation la plus large.

Enfin une rencontre nationale conclura en 2011 ce processus en adoptant le programme de gouvernement que nous porterons dans les échéances politiques à venir.

Le Front de Gauche,
La Courneuve, le 11 septembre 2010